Gardes champêtres Une double compétence au service des enjeux des maires ruraux
On avait annoncé un peu rapidement le déclin de la profession. Or le métier de garde champêtre répond, plus que jamais, aux nouveaux enjeux que doivent désormais relever les maires ruraux : la sécurité publique et le développement durable. Le succès du dernier congrès annuel de la Fédération nationale des gardes champêtres communaux et intercommunaux de France (FNGC) en atteste. 62 des 600 adhérents étaient venus de l'ensemble des régions à La Salvetat-sur-Agout (Hérault), le 3 mai.
Evolution du référentiel. Les débats ont porté sur la place de ces agents dans le cadre de leurs missions de police, mais également sur leurs connaissances en matière de préservation de l'environnement et de propriétés rurales et forestières. « Ces compétences spécifiques marquent le distinguo entre les gardes champêtres territoriaux et les agents de la police municipale », souligne Jacques Armesto, président de la FNGC, qui œuvre, avec le CNFPT et l'Institut de formation de l'environnement du ministère de l'Ecologie, pour faire évoluer le référentiel de compétences. Si ce chantier progresse - le ministère de l'Ecologie a en effet pris en considération le rôle de proximité que jouent ces agents dans l'application de certaines mesures législatives et réglementaires afférentes à la préservation des espaces naturels et de leurs ressources -, Jacques Armesto regrette que la FNGC n'ait pas participé au Grenelle de l'environnement, « alors qu'[elle est] un outil au service de [ce domaine] depuis des siècles ».
La formation des gardes champêtres est cependant en cours d'évolution afin de prendre en compte ces différents paramètres et doter les agents d'outils d'interventions performants et mieux adaptés à l'attente du public et des élus locaux. « La soixantaine de nouveaux recrutés, chaque année, possède un niveau de formation de plus en plus élevé, constate Jacques Armesto. La moyenne d'âge est de 30 ans ; ils justifient d'un diplôme d'études supérieures - juriste ou licence professionnelle en environnement - mais ils ont besoin, avant de se retrouver seuls sur un territoire, parfois immense, d'une formation aux "techniques professionnelles d'intervention", telle que celle suivie par les policiers municipaux.